Le problème noir, écrivait James Baldwin, cessera d'exister lorsque les Blancs auront appris à s'aimer. Au pays des Lumières aussi, il y a encore du chemin.
C'était mieux avant, vraiment ? Mais avant quoi ? Et mieux pour qui ?
Les forces de l'ordre font ce que le pouvoir leur demande depuis des siècles: protéger par tous les moyens un système qui exclut les minorités
A propos de Michel Onfray, le philosophe ensauvagé
La police surveille. Vous êtes son ministre. Merci de surveiller votre langage.
Pourquoi, dans notre inconscient, la figure de l'esclave doit-elle être blanchie pour devenir reconnaissable et prendre une dimension universelle?
Votre complotisme gouvernemental, quels que soient les calculs politiciens sur lesquels il s'appuie, ressemble fort aux maux dont vous entendez guérir la France.
Le remaniement est la pérennisation du statu quo politique sous l'apparence du changement. Tout changer, c'est autre chose.
L'antiracisme est un engagement quotidien pour un universel réellement républicain et une France capable de s'inventer un avenir en regardant son histoire coloniale en face.
Tel qu'il est radoté sur les talk-shows, c'est une dangereuse imposture. L'universalisme, le vrai, commence où finit cette fiction.
Depuis le meurtre de George Floyd, les États-Unis ont pris feu. Récit, jour après jour, d'un incendie qui ne s'éteindra pas jusqu'à ce que le pays apprenne à se regarder en face.
D'où vient l'indifférence qui nimbe la longue histoire de la répression policière des minorités?
C'est aux élus de l'Assemblée nationale, où la toile est accrochée depuis 1991, de répondre.
2022 vaut bien qu'on instrumentalise les victimes du Covid-19.
Alors qu'aux États-Unis, le président appelle ses troupes à la sécession face au confinement, en France, c'est la police qui oublie parfois sa mission républicaine.
Tu veux la guerre pour enrayer le déclin. Ta rhétorique de matamore est une tentative de suicide national.
Tous les crimes contre l'humanité nous imposent un devoir de mémoire: nous devons accepter le lien organique entre les blessures du passé et les haines du présent.
La littérature, comme tous les arts narratifs, doit pouvoir remuer, perturber, déstabiliser. Mais l'enjeu est moins en l'occurrence de ne pas choquer que de traiter la fiction avec la rigueur qui s'impose.
Fin 1974, Bowie fait plusieurs séjours à Philadelphie pour enregistrer «Young Americans». Dans la «ville de l'amour fraternel», comme ailleurs aux États-Unis, les lignes de faille dont il se joua il y a quarante-cinq ans restent d'autant plus vivaces qu'elles sont invisibles.
Quand la fiction éclaire les angles morts de l'histoire officielle.
Chaque année, le quatrième jeudi de novembre, les États-Unis célèbrent l'histoire réécrite par les vainqueurs.
Son rejet arbitraire est un communautarisme déguisé en universalisme.
Un petit garçon qui ne veut pas tenir la main d'une petite fille: en une anecdote, le ministre de l'Éducation nationale fait de tous les gamins mal lunés de France des djihadistes en puissance.
L'État, s'il conserve en théorie le monopole de la violence physique légitime, reconnaît qu'il n'a plus les moyens pratiques de l'exercer efficacement pour nous protéger.
Sortir du déni historique n'est pas une posture victimaire ou repentante. C'est un acte d'humanisme et d'universalisme.
Nous devons apprendre à nous accepter dans notre diversité au lieu de nous obséder avec l'intégration d'une altérité fantasmée.
Pourquoi ne pouvons-nous, en France, penser le racisme que comme un objet extérieur ou obsolète, un corps étranger qui ne peut pas avoir droit de cité chez nous, puisque nous sommes le pays des droits de l'homme?
Comprendre que ces terres ne nous appartiennent pas est la première étape dans la survie de notre environnement.
Pourquoi feignez-vous d'ignorer que la traite et l'esclavage ont commencé aux Amériques bien avant l'indépendance des États-Unis? Pourquoi faites-vous comme si les Africains avaient été transportés là-bas par la magie d'une puissance invisible, non identifiée?
Il est temps de penser le racisme à la française, de raconter son histoire, de déchiffrer ses codes et d’analyser ses concepts afin de ne plus transmettre l’ignorance volontaire.